lundi 9 avril 2007

Stress et ratio sexuel


En lisant le dernier billet de l'équipe Bayblab, j'ai eu l'idée d'écrire sur le ratio sexuel en temps de stress. L'an dernier et l'année précédente (2005 et 2006) j'ai donné un cours de génétique des populations à l'université Carleton et cet article a attiré mon attention après une écoute de ce podcast de Quirks and Quarks de la CBC (la portion portant sur ce sujet se trouve vers la fin du programme), j'avais alors consacré la moitié d'un cours au effets environmentaux sur le développement d'une population. Voici, en résumé, une portion de mon cours...

En somme, il apparaît que les étourneaux sansonnets (European Starlings) peuvent influencer le sexe des oisillons selon les conditions environnementales, en particulier le stress. Les femelles stressées produisent une hormone connue sous le nom de cortisol et cette hormone produite se retrouve dans l'oeuf et influencer le développement embryonnaire. Plus le niveau de stress est élevé plus la concentration de cortisol est importante. Ce niveau hormonal influence à son tour la grosseur des oiseaux, principalement les mâles. Ainsi, puisque les oisillons femelles semblent moins affectés, elles naissent plus grosses et subissent moins la compétition de leur frères qui croissent normalement plus rapidement.


Source: Love, O.P. et al. 2005. The american scientist. Décembre 2005

La figure suivante démontre clairement l'effet du cortisol sur le développement subséquent des oisillons.


Source: Love, O.P. et al. 2005. The american scientist. Décembre 2005

Nous savons désormais que le stress peut influencer les individus et leur descendence par des événements épigénétiques, il y a aussi la biochimie individuelle qui peut être affectée. Ces incroyables oiseaux nous le démontrent très bien. À les regarder aller dans ce vidéo YouTube...pas étonnant qu'ils soient stressés....

Référence: Oliver P. Love et al. (2005) Stress Hormones: A link between maternal condition and sex-biased reproductive investment. The American Naturalist. Vol. 166, no 6. Décembre 2005.

Site de Oliver P. Love

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